« Mourir avec swag » : le blog d’un allemand atteint d’une tumeur au cerveau

Un blog pour la postérité
A 25 ans, le 1er février 2016, Dimitrij Panov a publié sur son blog :
Salut, je m’appelle Dimitrij Panov et je vais bientôt mourir, cela peut sembler étrange, mais c’est ainsi.
4 ans plus tôt, après avoir passé une IRM, Dimitrij attendait le verdict, seul dans la salle d’examination. Il n’aura fallu que quelques secondes au médecin pour le diagnostiquer : tumeur au cerveau. Le mois suivant, alors qu’il jouait au Tetris, il perd connaissance et tombe à même le sol. Se réveillant dans la clinique universitaire de Marburg, il consulte finalement un neurologue. Dès que sa tumeur est confirmée, les médecins lui prescrivent une chirurgie, et les radiations qui s’ensuivent.Le jeune homme part un semestre de son université pour se rétablir. La douleur et les vomissement disparaissent.
L’histoire aurait pu s’arrêter là
Après deux ans sans symptôme, les craintes de Dimitrij s’amenuisent. Il reprend ses études de psychologie et rejoint la troupe de théâtre de son université. Mais 2 ans ne suffisent pas pour affirmer avoir été guéri du cancer, il en faut plutôt 5. En avril 2015, un an seulement avant de pouvoir estimer s’être tiré d’affaire, le revoilà dans la salle d’examination du docteur. On lui diagnostique la même tumeur, au même endroit. Après une nouvelle opération, suivie de radiations et de chimiothérapie, il faut se remettre à compter les années.
Les médecins ne parviennent pas à se débarrasser de tous les métastases, et sont confrontés à une tumeur qui atteint principalement les enfants. Ils n’avaient aucune idée des effets qu’elles auraient sur des adultes, ou de jeunes adultes comme Dimitrij. Il n’y avait pas grand chose à faire, Dimitrij n’était pas surpris. Au moins, si ce n’était pas opérable, il pourrait passer Noël avec sa grand-mère comme il ne serait pas à l’hôpital. C’est cette annonce de l’évolution de son état qui déclencha son envie d’écrire, et il publia son premier post le 1er février 2015, dans son blog : « Mourir avec swag ».
Du swag, et beaucoup de volonté
Il n’est pas retourné étudier mais, grand passionné du septième art, il continue de s’en délecter. Sa troupe de théâtre à joué The Importance of Being Earnest (l’Importance d’être constant), d’Oscar Wilde, et le soir de l’ouverture, il a trébuché. Après les applaudissements de fin, ses camarades l’ont directement ramené à la clinique universitaire.
Dimitrij a eu une autre opération, et 6 nouvelles semaines de radiations. Il a entendu dire qu’il pourrait être paralysé des membres inférieurs,. Il a commencé à écrire ses dernières volontés. Lire les commentaires reçus sur son blog l’aide à sortir de ses 4 murs blancs, aseptisés, qui semblent se renfermer irrémédiablement sur lui.
La dernière fois, j’ai écrit que je n’avais pas vraiment peur de mourir. Peut-être que j’aurai plutôt du écrire que je n’avais pas vraiment peur d’être mort. Quand on meurt, il y a encore une part de vie en nous, et parfois je pense que c’est de la vie dont j’ai peur.
Admis dans un centre de récupération, il n’a pas envie de savoir combien de temps il lui reste à vivre précisément. La mort ne lui fait pas peur, certains meurent malheureux à 100 ans, lui mourra épanoui avant d’en avoir 30. Il a écrit ne pas être spécialement intéressé par un tour du monde, mais il regrette de ne pas avoir pu faire certaines choses : n’avoir jamais été au buffet à volonté du restaurant chinois qui fait l’angle près du supermarché Penny, à Bonn. Et ne pas pouvoir jouer à tous les jeux vidéos qui ne sont pas encore sortis.