Insémination post-mortem : elle veut un enfant de son mari décédé
Marina Gomez-Turri est une Espagnole de 31 ans. Son mari Nicola meurt d’un cancer il y a quelques mois. Elle veut avoir recours à une insémination post-mortem.
Marina, Nicola, un combat
Marina est Espagnole, elle est née à Malaga. Nicola est Italien, il est originaire de Trente, dans les Alpes italiennes. Le couple vivait en France, à Paris. Cet élément change la donne.
Le 9 juillet 2015, alors qu’ils venaient de se marier 3 semaines auparavant, Nicola succombe d’un cancer du système lymphatique. Lorsqu’on lui a annoncé sa maladie, il fait congeler son sperme car la chimiothérapie peut rendre stérile. Aujourd’hui, presque 1 an après le décès de son mari, Marina se bat toujours pour pouvoir avoir un enfant de lui. Dans une interview pour France 2, elle témoigne : « Je veux être la maman de l’enfant de l’homme de ma vie. Ce sera la fusion de notre amour. Il ne s’agit pas de ramener Nicola à la vie car je sais qu’il n’est plus là. Ce sera une partie de nous deux. »
L’insémination post-mortem en France
Cette pratique médicale est interdite en France alors qu’elle est autorisée en Espagne, jusqu’à un an après le décès. Marina vit donc une course contre la montre pour faire transférer les gamètes de son mari du Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) de l’hôpital Tenon jusqu’à Malaga, en Espagne, avant le 9 juillet.
Pour l’instant, comme la France n’accepte pas cette pratique, l’Agence de biomédecine a refusé sa demande car « la possibilité d’AMP (Assistance Médicale à la Procréation NDLR) post-mortem pose des questions d’ordre éthique, avec l’intérêt de l’enfant à ne pas naître sans père, et d’ordre juridique, avec le droit des successions. » C’est ensuite le tribunal administratif qui a rejeté sa demande. Suite à cela, la jeune femme, pleine d’espoir, se tourne vers le Conseil d’Etat français. Elle attend une réponse dans les jours prochains. Si la réponse est négative, son avocat a déjà prévu de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Marine Gomez-Turri est bien décidé à avoir un enfant de Nicola.
En 2009, Fabienne Justel avait saisi la Cour d’appel pour les mêmes raisons. Mais la justice avait confirmé l’interdiction d’insémination post-mortem. La femme n’a donc pas avoir un enfant de son mari décédé.
Mise à jour du 31 mai 2016
La jeune femme a obtenu du Conseil d’Etat français le transfert jusqu’en Espagne, où elle habite maintenant, du sperme congelé de son mari décédé. En effet, selon les juges, « l’application de la loi française entraînerait des conséquences manifestement disproportionnées » par rapport à la situation.
Le CE autorise qu'il soit procédé à l'exportation vers l'Espagne des gamètes du mari défunt de la requérante : https://t.co/94cGVaA3rx
— Conseil d'État (@Conseil_Etat) May 31, 2016
Marina Gomez-Turri va donc pouvoir avoir un enfant de son mari Nicola.