Mariage posthume : il épouse son compagnon décédé
Son compagnon est décédé subitement il y a 2 ans. Mais la semaine derrière, le mariage posthume de Mark Pace avec celui qui a partagé sa vie a été célébré.
Un mariage posthume
Mark Pace est professeur de danse au Ballet du Nord. Pendant 25 ans il a partagé sa vie avec le chorégraphe Bertrand d’At de Saint Foulc. En 2000, les deux hommes se pacsent. Lorsque la loi Taubira autorisant le mariage aux personnes de même sexe est votée en mai 2013, Bertrand d’At exprime le souhait de se marier. « C’était très important pour lui. » explique le professeur.
Alors qu’ils devaient concrétiser leur union il y a deux ans, l’artiste, célèbre pour son ballet Roméo et Juliette décède subitement d’une rupture de l’aorte, 4 jours avant la cérémonie. « Les contrats de mariage étaient rédigés, les bans publiés. Ma famille venait d’arriver d’Australie » raconte Mark Pace. Le mariage laisse finalement place à l’enterrement.
Dès lors, Mark pense au mariage posthume et commence toutes les procédures nécessaires pour obtenir l’autorisation de la présidence de la République. « J’ai voulu aller au bout de notre histoire. Faire reconnaître cette union par l’administration française comptait beaucoup pour moi » précise-t-il ému.
En janvier dernier, son dossier est accepté. Mark Pace va pouvoir épouser Bertrand d’At. Le mariage posthume a eu lieu le 28 mai célébré par Alain Chastan, l’adjoint au maire de Marcq-en-baroeul (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) qui témoigne : « Une cérémonie très émouvante, teintée tout à la fois de la tristesse de la perte d’un être cher et de la joie de cette union ».
Le mariage post-mortem en France
Le mariage posthume existe en France depuis la Première Guerre mondiale. Initialement, il a été créé pour les femmes veuves enceintes de leur mari décédé au combat. L’idée était alors de légitimer ces enfants nés hors mariage. Mais la loi ne l’autorise explicitement que depuis le 31 décembre 1959.
Pour pouvoir épouser une personne décédée, certaines conditions doivent être respectées. Par exemple, il doit être prouvé que le défunt voulait se marier avant son décès. C’est ensuite au Président de la République d’accepter ou non cette union. Chaque année, environ 60 mariages posthumes sont célébrés en France, l’un des rares pays du monde à accepter cette pratique.
Article 171 : » Le Président de la République peut, pour des motifs graves, autoriser la célébration du mariage en cas de décès de l’un des futurs époux, dès lors qu’une réunion suffisante de faits établit sans équivoque son consentement.
Dans ce cas, les effets du mariage remontent à la date du jour précédant celui du décès de l’époux.
Toutefois, ce mariage n’entraîne aucun droit de succession ab intestat au profit de l’époux survivant et aucun régime matrimonial n’est réputé avoir existé entre les époux. »
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