Samedi à Paris, hommage aux 497 sans-abri décédés en 2015
En 2015, 497 sans-abri ont perdu la vie dans la rue. Pour leur rendre hommage, le collectif « Les morts de la rue » organise une lecture des noms des victimes ainsi qu’un rassemblement.
Le calvaire des sans-abri
En 2012, selon l’INSEE, la France comptait 112 000 sans-abri dont 31 000 enfants. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter et qui est probablement en dessous de la réalité. Si on élargit le nombre à tous ceux qui sont mal logés, on atteint les 3 à 4 millions de personnes.
Chaque année, des centaines de sans-abri perdent la vie à cause de la maladie, du froid, de la faim, de la solitude ou de la vieillesse. En 2015, ils étaient exactement 497 à mourir dans la rue, sur un quai de métro, sous un pont ou dans un jardin public.
Abdullah, 59 ans, a lui été retrouvé mort près de la mairie du 11e arrondissement de Paris, là où les passants pouvaient le retrouver chaque jour, les cheveux crasseux et la main tendue.
Il était toujours assis devant la porte, là, se rappelle Hélène, une employée du Monoprix de l’avenue Ledru-Rollin, en désignant la devanture. Il venait me voir pour que je lui donne des cartons pour qu’il s’assoie dessus »
L’espérance de vie d’une personne vivant dans la rue chute à 49 ans alors qu’elle est de trente ans de plus pour quelqu’un qui vit correctement. Une vraie injustice.
Un hommage à ces 497 personnes
Pour rendre hommage à ces Hommes souvent marginalisés, décédés pour la plupart dans l’indifférence et la solitude, le collectif Les Morts de la rue a décidé d’organiser un rassemblement demain, samedi 18 juin, place Joachim du Bellay dans le 1er arrondissement de Paris. Il commencera par une lecture du nom de chaque défunt.
Ce collectif travaille toute l’année pour que les personnes sans-abri ne soient pas oubliées. Un ensemble d’actions est effectué pour accompagner les morts isolés, sensibiliser le grand-public sur le sujet et qu’ainsi, la situation de ces nombreuses personnes s’améliorent : hommages, lettres d’informations, accompagnement des morts isolés en s’occupant de l’enterrement, etc.
Une autre association, Lazare, développe des maisons dans lesquelles cohabitent des jeunes actifs entre 25 et 35 ans et des personnes ayant vécu dans la rue. Aujourd’hui presque 100 personnes se sont lancées dans cette atypique et riche aventure humaine.