Elie Wiesel, écrivain et philosophe prix Nobel de la Paix est décédé
L’écrivain et philosophe Elie Wiesel est décédé à l’âge de 87 ans. Il avait reçu le prix Nobel de la paix en 1986.
Un enfant dans les camps
Elie Wiesel est un écrivain et philosophe américain né en 1928 en Roumanie. Il nous a quittés samedi, à l’âge de 87 ans.
Elie Wiesel est issu d’une famille juive orthodoxe qui vivait dans la région de Marmatie en Roumanie. Le pays a été épargné par la guerre jusqu’en mai 1944, date où tous les juifs de la zone hongroise de la Transylvanie ont été déportés en camp de concentration. Elie Wiesel n’avait que 15 ans lorsqu’il est amené à Auschwitz-Birkenau puis à Buchenwald. Il perd ses parents et ses frères et sœurs durant cette période. Lui en ressort vivant en avril 1945 lorsque les Américains libèrent le camp.
Après cette période cauchemardesque, Elie Wiesel fait des études de philosophie à la Sorbonne, à Paris. Vers 30 ans, en plus d’écrire des romans, des pièces de théâtre et des essais, il commence à se confier sur son passé douloureux via une trilogie La Nuit, L’Aube et Le Jour.
Le souvenir de l’Holocauste
Durant une grande période de sa vie, il s’est intéressé à cette période de l’Histoire. Il a fortement contribué à la reconnaissance de la Shoah et s’est battu avec son association Fondation Elie Wiesel pour l’humanité pour que la mémoire des victimes de l’Holocauste perdure.
« Mon mari était un combattant« , a déclaré Marion Wiesel. « Il s’est battu pour le souvenir des six millions de juifs qui ont péri pendant l’Holocauste et pour Israël. Il a mené quantité de batailles pour les victimes innocentes, quelles que soit leur origine et leur foi. »
Aurel Vainier, le président de la Fédération des communautés juives de Roumanie s’est confié à l’AFP : « Nous regrettons beaucoup le décès d’Elie Wiesel, un homme qui nous a légué le devoir de préserver la mémoire de l’Holocauste et de veiller à ce que cette tragédie ne se répète pas. C’est grâce à son travail que la Roumanie a proclamé en 2004 une Journée nationale de commémoration de l’Holocauste tous les ans le 9 octobre », jour où les déportations ont commencé dans le pays.
En 1986, il a reçu le prix Nobel de la Paix qui voulait récompenser « l’un des plus importants leaders et guides spirituels à l’époque où la violence, la répression et le racisme continuent à dominer le monde ».
De nombreux hommages
La Chancelière Allemande a rendu hommage à « l’une des personnalités les plus marquantes du siècle passé » selon elle :
« Elie Wiesel nous a tendu la main à nous, les Allemands, et a travaillé avec nous inlassablement pour rendre possible un monde meilleur.
Elie Wiesel a pendant de nombreuses années écrit pour le quotidien israélien Yediot Aharonot. Le Premier Ministre de ce pays, Benjamin Netanyahu, s’est exprimé suite à son décès :
«Elie, maître des mots, a exprimé par sa personnalité unique et ses livres fascinants la victoire de l’humanité sur la cruauté et le mal. Il était un rayon de lumière et un exemple d’humanité qui croit en la bonté de l’homme. L’État d’Israël et le peuple juif pleurent avec amertume la mort de Elie Wiesel »
Le Premier Ministre Français Manuel Valls a également réagi sur Twitter :
Triste journée quand nos mémoires vivantes s'éteignent … La Shoah, l'exigence d'Elie Wiesel : ne jamais oublier
— Manuel Valls (@manuelvalls) July 2, 2016
Le Président Obama, qui avait rencontré Elie Wiesel lors d’un voyage à Buchenwald, a raconté :
« Après que nous avons marché ensemble parmi les fils de fer barbelés et les miradors de Buchenwald, Elie m’a dit des mots que je n’ai jamais oubliés : La mémoire est devenue un devoir sacré pour tous les hommes de bonne volonté »