Mort un 23 juin – Boris Vian
Boris Vian, écrivain, poète et musicien, est décédé le 23 juin 1959, soit 56 ans jour pour jour avant le décès de Magali Noël, qui avait interprété sa chanson Fais-moi mal Johnny.
Le zazou de Saint-Germain-des-Prés
Boris Vian est né le 10 mars 1920 à Ville-d’Avray, dans une famille aisée et cultivée. Avec sa santé fragile, Boris est couvé par sa mère : le thème de la maternité protectrice sera d’aileurs un fil rouge dans L’Herbe rouge (1950) et L’Arrache-coeur (1953).
Sa scolarité est marquée par des inventions fantasques, comme le peignophone, la fièvre typhoïde et des études brillantes. Dès 1937, il s’essaie à la trompette : sa passion pour le jazz l’accompagnera toute sa vie. En 1941, il épouse Michelle Léglise, qui va l’encourager dans sa carrière littéraire. Il lui dédiera le roman L’Écume des jours, aujourd’hui culte mais complètement ignoré à sa sortie.
Le couple fréquente assidûment Saint-Germain-des-Prés, où il retrouve Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou encore Raymond Queneau. Soutenus par ses proches, Boris Vian écrit. Cependant, ses premières oeuvres, publiées chez Gallimard, ne connaissent pas le succès escompté en raison d’un manque de communication de la part de la maison d’édition.
En 1946, Boris Vian s’inspire des romans noirs américains pour écrire J’irai cracher sur vos tombes, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Le roman fait scandale et les poursuites judiciaires s’enchaînent.
Une fin de carrière difficile
Suite à l’échec du livre, Boris Vian se réfugie dans la musique : il anime notamment une émission de jazz américaine. Ses dettes, contractées auprès du fisc, le contraignent à vivre dans la misère, et le refus de ses manuscrits par Gallimard ne contribue pas à améliorer sa situation.
Boris Vian, en dépit de ses problèmes de santé, se démène constamment : il traduit des romans de science-fiction, crée des pièces de théâtre et rédige des scénarios. Il s’essaie également à la chanson avec, entre autres, Le Déserteur et La Java des bombes atomiques qui rencontrent un succès populaire.
En 1959, les droits d’adaptation cinématographique de J’irai cracher sur vos tombes sont achetés par la société SIPRO. Boris Vian, chargé d’adapter l’oeuvre, est rapidement écarté du projet et toute l’histoire est remaniée par la production. L’écrivain, bien que ne souhaitant plus être associé au film, accepte néanmoins d’assister à la projection en avant-première, le 23 juin 1959.
Il n’aura jamais l’occasion de voir l’adaptation : dès le début de la séance, il est saisi d’une crise cardiaque et décède avant son arrivée à l’hôpital.
À 39 ans, l’auteur prolifique laisse derrière lui de nombreuses oeuvres littéraires et audiovisuelles, une centaine de pseudonymes et des inventions farfelues.
Le Déserteur, Boris Vian :