Le Congo vit au rythme des massacres
Depuis presque 2 ans, les massacres s’enchaînent dans le Nord-Kivu, une région de la République démocratique du Congo. Les forces armées et les casques bleus restent impuissants.
Un nouveau massacre en RDC
Le 3 mai dernier, à Eringeti, dans la région de Beni, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), 17 personnes ont été tuées à la manchette ou à la hache. Les assaillants, probablement des membres de l’Allied Democratic Forces (ADF), un groupe de terroristes ougandais, n’ont eu aucune pitié pour les hommes, les femmes enceintes, les enfants et le bébé qu’ils ont massacrés.
Pour entrer dans le village sans se faire repérer, le groupe de terroristes s’était habillé avec l’uniforme de la FARDC (Force Armée de la République Démocratique du Congo). « C’était entre 20H00 et 22H00 que l’ennemi a contourné les positions de l’armée pour tuer, égorger de paisibles gens dans leurs maisons », a précisé l’administrateur du territoire de Beni, Bernard Amisi Kalonda.
19 mois de tueries
Depuis octobre 2014, la région du Beni vit au rythme des massacres. Entre 500 et 1000 personnes ont été tuées à l’arme blanche. La MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) a deux bases près du village où a eu lieu la dernière attaque mais aucune troupe n’est venue à l’aide.
Les habitants sont dans l’incompréhension : « L’ennemi opère sous leurs yeux et on ne voit pas leur action », « Si on se fait tuer si près de nos protecteurs, alors que pouvons-nous faire ? » Le porte-parole de la FARDC a avoué que ces troupes n’avaient pas eu le temps d’intervenir vu la rapidité du massacre. De quoi inquiéter les habitants d’Eringeti qui vivent leur deuxième tuerie en peu de temps.
En effet, le 29 novembre dernier, l’armée du Congo, les membres de la MONUSCO et l’hôpital de la ville avaient été pris pour cible par l’ADF. Ce massacre avait fait 24 morts. Depuis plus de vingt ans, différents groupes armés se déchirent dans la province du Nord-Kivu pour des raisons ethniques et foncières car la région a d’importantes ressources minières. Jusqu’à présent, aucune force armée n’a été en mesure de rétablir l’ordre.