Décès de Marcel Darthout, survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane
Marcel Darthout faisait partie des survivants du massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Il s’est éteint mardi 4 octobre, à 92 ans.
Un des six survivants
Marcel Darthout était, avec Robert Hébras (91 ans), l’un des deux derniers survivants du massacre du village d’Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne (87). Avec les hommes du village, il avait été conduit dans une des granges afin d’y être fusillé. Les attaquants, composés d’une division SS Das Reich et de « Malgré-nous », avaient ensuite mis le feu aux bâtiments.
Blessé, brûlé, Marcel Darthout, alors âgé de 20 ans, avait pu s’échapper : il est le seul rescapé de sa famille. Sa mère, sa sœur et sa jeune épouse font partie des 642 victimes du massacre d’Oradour. Après ces événements, Marcel Darthout se rend en région parisienne, avant de revenir s’installer à Saint-Victurnien, son village natal.
Toute sa vie, il s’était engagé pour faire perdurer l’histoire du village, notamment en présidant l’Association nationale des familles de martyrs. En 2013, il avait également été présent lors de la visite du Président allemand Joachim Gauck à Oradour : il s’agissait alors de la première fois qu’un dirigeant allemand se rendait au village martyr.
Fragile et fatigué, Marcel Darthout s’est éteint mardi 4 octobre à 92 ans. Ses obsèques auront lieu à Javerdat (87) vendredi à 9h30 mais il sera inhumé auprès de sa famille dans le cimetière d’Oradour-sur-Glane.
Oradour-sur-Glane, village martyr
Oradour-sur-Glane a marqué l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale en étant le plus grand massacre de civils commis en France au cours de cette période. 642 personnes ont en effet trouvé la mort au cours de la journée du 10 juin 1944. 5 hommes (dont Marcel Darthout et Robert Hébras) ont survécu à la fusillade dans les granges, 1 femme (Marguerite Rouffanche) au massacre commis dans la chapelle. Une trentaine de personnes ont également échappé à la barbarie en se cachant dans des champs, des égouts ou des buissons.
La division de la Waffen-SS responsable de l’attaque avait ensuite fait brûler le village. Les rescapés feront le choix de reconstruire un nouvel Oradour à proximité du village martyr. Ce dernier est resté en l’état et son accès se fait depuis 1999 par le Centre de la Mémoire, musée dédié à la mémoire des victimes.