Elle se suicide en live sur Periscope
Une jeune fille de 19 ans s’est suicidée en se filmant sur le réseau social Periscope. 1 000 internautes la suivaient en direct avant qu’elle ne se jette sous un train.
Suicide sur Periscope
Océane a 19 ans. Mardi après-midi, à 16h29, elle se jette sous en train alors qu’elle est en live sur Periscope. Un drame qui affole la toile. Océane ne voulait pas « faire le buzz » mais seulement « faire réagir ». A 13 heures, elle annonce dans une longue vidéo qu’elle prévoit un acte choquant. « La vidéo que je vais faire est faite pour faire réagir les gens et faire passer un message qui sera repris. C’est en rapport avec quelqu’un. Je précise d’avance, ce qui va se passer risque d’être très très choquant, les gens mineurs, ne restez pas. »
Dans une seconde vidéo, elle donne rendez-vous à tous les internautes un peu plus tard. Vers 16 heures, elle se reconnecte à Periscope et se dirige vers la gare du RER C d’Egry dans l’Essonne. Les periscopeurs ont alors commencé à comprendre, s’inquiéter et ont tenté de la dissuader ; en vain. Océane dit ne pas vouloir se suicider. Des dizaines d’appel au secours ont quand même été lancés par les internautes mais trop tard. L’application Periscope a immédiatement averti « Pharos » la plateforme gouvernementale dédiée à la non-violence sur Internet. Les secondes choquantes sont directement supprimées du réseau. Le reste des vidéos serviront pour les enquêteurs.
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— bz vo mer (@djdjdj7373dj) May 10, 2016
Les raisons de son acte
Dans sa dernière vidéo, la jeune fille explique les raisons de son acte. Elle donne un nom, celui de son ex petit ami qui l’aurait violée. « Une seule personne peut complètement te détruire et complètement te pourrir ta vie, au point que tu sais plus quoi faire pour t’en sortir. Tu tentes tout pour te faire entendre des gens mais ça marche pas. Je suis arrivée au stade où je n’ai plus rien qui me fait plaisir. »
Avant d’agir, elle envoie un texto à cet homme. « Dans ce SMS, elle évoque des violences et un viol que son compagnon lui aurait fait subir et déclare mettre fin à ces jours à cause du mal que celui-ci lui avait fait. » explique le procureur dans un communiqué. Le jeune, qui a été identifié, sera entendu dans les jours à venir. Pour l’instant il a refusé de répondre aux médias, notamment à Métronews qui a pris contact avec lui.
Les dérives de Periscope
Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produit sur Periscope. En effet, il y a seulement quelques jours, à Bordeaux, un jeune homme annonçait à ses internautes que si 40 personnes le suivaient en direct, il irait tabasser un passant pris au hasard dans la rue. Encouragé, il est passé à l’acte. Mi-avril, une jeune américaine avait été mise en examen pour avoir filmé le viol d’une de ses amies via Periscope, sans penser à appeler les secours. Ce genre d’histoire dramatique arrive régulièrement. Ni les images, ni les vidéos, ni les commentaires ne sont surveillés par Twitter, le créateur de l’application. Certains utilisateurs en profitent donc.
En début de semaine, une autre vidéo a fait le buzz. Le groupe Les Parasites tente de dénoncer le viol en créant un faux-documentaire. Cette vidéo, qui peut choquer, met en scène une agression sexuelle sur Periscope. Le but est de faire réfléchir sur de tels actes. Les avis sont mitigés sur l’impact et la pertinence de cette initiative. Les créateurs ont répondu.
Ces dérives montrent peut-être une des failles de Periscope. Le réseau permet de diffuser des images et des vidéos en live mais sur l’application, il n’y a aucun moyen d’avertir en urgence les responsables en cas de problème. Il existe seulement une adresse mail : safety@periscope.tv. Suite à ce tragique événement, Twitter décidera peut-être de prendre des mesures.