Mort de Robert Boulin : suicide ou assassinat ?
Le 30 octobre 1979, Robert Boulin, un homme politique français est retrouvé mort. Aujourd’hui l’affaire est relancée. Les causes du décès ne sont pas claires.
Robert Boulin : sa mort subite
Robert Boulin était secrétaire d’Etat et ministre sous les présidences de de Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing. Le 30 octobre 1979 au petit matin, son corps inerte est découvert dans l’étang Rompu, dans la forêt de Rambouillet. Après une enquête, les spécialistes concluent qu’il se serait suicidé par noyade après avoir ingurgité des barbituriques. La famille du défunt refuse de croire en un suicide et soutient qu’il s’agit d’un assassinat politique. Depuis trente-six ans que le dossier est ouvert, ses proches se battent pour que cette hypothèse soit confirmée.
Réouverture de l’enquête
En 1991 puis en 2007, la justice a réexaminé le dossier pour finalement conclure la même chose : Robert Boulin s’est suicidé. En mai 2015, la fille de l’ancien ministre porte plainte pour la dernière fois et tente d’apporter de nouveaux éléments pouvant changer le jugement. En septembre 2015, l’enquête est de nouveau rouverte. Le tribunal ouvre une nouvelle information judiciaire pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat ».
En effet, plusieurs éléments discréditent la thèse du suicide. Tout d’abord, le témoignage du médecin, première personne à être arrivée sur le lieu du crime :
« Vu la position dans l’eau, ce n’était pas possible qu’il s’agisse d’un suicide » avait expliqué le médecin réanimateur devant le juge. Tout de suite, ce qui nous a sauté à l’idée, c’est qu’il était dans l’eau, mais pas dans la position d’un noyé. (…) On avait l’impression qu’il avait été placé mort dans l’eau, parce qu’il n’avait pas la position d’un noyé dans l’eau. À priori, il devait être mort avant. Un noyé aurait été à plat sur l’eau. ».
Puis celui d’un homme, qui avoue avoir croisé Robert Boulin juste avant le drame :
« Nous étions dans deux voitures qui se sont retrouvé en face (…). J’ai nettement reconnu le passager qui était M. Boulin. (…) Il y avait le chauffeur. M. Boulin, à la droite du chauffeur et une autre personne à l’arrière. (…) Ce n’étaient pas des personnes détendues et gaies. Ils avaient des visages assez fermés. (…).
Mais également des indices étranges comme ce mot retrouvé dans la voiture du ministre. Il s’adresse à sa famille mais selon sa femme, la calligraphie n’est pas la sienne. Ou encore les fractures et marques de coups que le corps présentait. Un ensemble d’éléments qui rend le dossier Robert Boulin très complexe.
Aujourd’hui, Fabienne Boulin-Burgeat, la fille du ministre, veut que la vérité soit décelée sur la mort de son père. Elle tient à ce que soit réalisée une reconstitution des faits, encore jamais été effectuée. Son avocate demande auprès de Matignon, du ministère de l’Intérieur et de la Défense, la déclassification et la levée du secret-défense des documents liés à cette affaire.