Louise de Quengo, la Dame de plomb
Elle s’appelait Louise de Quengo et est morte en 1656. Sa dépouille, très bien conservée, devrait permettre aux chercheurs de mieux connaître les pratiques d’embaumement au XVIIe siècle.
Un sarcophage découvert par hasard
L’équipe d’archéologues à l’origine de la découverte effectuait des fouilles préventives au couvent des Jacobins à Rennes, avant la transformation des lieux en Palais des Congrès. Ancien lieu de pèlerinage, le couvent abritait 800 sépultures, parmi lesquelles 5 cercueils en plomb. L’occupante d’un de ces sarcophages présente un état de conservation exceptionnel : c’est Louise de Quengo, dame de Brefeillac.
La découverte est d’un grand intérêt scientifique et archéologique car elle va permettre d’étudier l’évolution des maladies telles que la tuberculose grâce à l’analyse de l’ADN, issu du cerveau, des dents et des organes de la défunte.
La noble au reliquaire
Louise a épousé Toussaint de Perrien, seigneur de Brefeillac-Querbrézelec en juste noces. Très pieux, ils étaient tous deux liés à six des vingt couvents rennais. Toussaint est mort en 1649 et Louise sept ans plus tard, à 60 ans.
Dans son cercueil, sa tenue était intacte, du bonnet aux chaussures en passant par la chemise de toile. Entre ses mains, un reliquaire contenant le coeur de son défunt époux. L’étude du corps de la momie a révélé que son coeur à elle n’était plus là et que le travail de découpe avait été effectué avec grand soin. Cela a permis de démontrer l’habileté des chirurgiens de l’époque. Les organes vitaux étant souvent confiés aux proches à cette époque, il y a fort à parier que le coeur de Louise se trouve dans le sarcophage de son époux, dont on ignore l’emplacement.
Et pour ceux qui s’inquièteraient du repos éternel de la dame, n’ayez nulle inquiétude. Elle rejoindra, pour de bon cette fois, le cimetière nord de Rennes lorsque les analyses seront terminées.