Mort un 15 juillet – Anton Tchekov
Anton Tchekov est considéré comme un des premiers maîtres de la nouvelle. Il dépeint dans ses oeuvres la société russe au XIXe siècle, de façon très fidèle. Il est décédé de phtisie le 15 juillet 1904 à l’âge de 44 ans.
De la médecine à l’écriture
Anton Tchékov a grandi à Taganrog dans une famille pauvre de six enfants. Après la banqueroute de son entreprise, son père déménage à Moscou : Anton reste en province pour poursuivre sa scolarité. Pendant trois ans, jusqu’à l’obtention de son diplôme en 1879, il sera livré à lui-même et connaîtra une grande misère.
Ses bons résultats scolaires lui permettent d’obtenir une bourse pour entamer des études de médecine à Moscou. De 1879 à 1884, il mène de front sa formation et ses débuts littéraires, le tout en cohabitant avec sa famille dans des logements vétustes. L’écriture de textes courts pour des publications dans des journaux lui permet d’obtenir un revenu pour aider sa famille : il en fera publier environ 200 durant ses études. Certaines des nouvelles de cette période, comme La Mort d’un fonctionnaire ou Un Caméléon sont aujourd’hui parmi ses oeuvres les plus connues.
Même une fois devenu médecin, Anton Tchekov gagne beaucoup mieux sa vie en tant qu’écrivain : ses patients ont en effet rarement les moyens de le payer correctement. Il s’inspire cependant de son métier pour ses textes, et de la campagne où il s’est installé, et connaît une période de production prolifique. C’est également à la même période qu’il découvre être atteint de phtisie, une forme de tuberculose qui l’accompagnera toute sa (courte) vie.
Voyages et santé fragile
Anton Tchekov entreprend de nombreux voyages en Russie pour nourrir ses textes. En 1887, il se rend au Sud de la Russie et est inspiré par les paysages qu’il y rencontre : sa nouvelle La Steppe, en 1888, retranscrit notamment ce séjour. Deux ans plus tard, il passe plusieurs mois à Sakhaline, pour découvrir les conditions de vie sur l’île-prison. Il en tirera L’Île de Sakhaline en 1893 où il décrit l’isolement, les mauvais traitements et la misère des détenus.
En parallèle, il contribue au développement de Melikhovo, où se situe la résidence de sa famille, en y fondant des dispensaires et des écoles. Il y termine aussi La Mouette, son drame le plus connu, et encore joué actuellement.
En 1898, il s’installe en Crimée pour tenter d’améliorer sa santé et s’y ennuie profondément. Lors d’un retour à Moscou, il rencontre l’actrice Olga Knipper, qui deviendra le grand amour de sa vie : il l’épouse en 1901 mais le couple ne voit que rarement. L’une poursuit en effet sa carrière à Moscou tandis que l’autre vit en Crimée. Ils se rendent cependant ensemble en Allemagne en 1904 pour permettre à Anton de rencontrer un spécialiste. C’est là qu’il va décéder, à l’âge de 44 ans, après avoir demandé un dernier verre de champagne.
Il reste aujourd’hui un auteur phare en Russie par la variété de ses textes (nouvelles, pièces de théâtre, drames et comédies), tous inspirés de la petite bourgeoisie russe du XIXe siècle, son style bref et son absence de jugement de valeur, qui tranchent avec les écrivains de l’époque.
Bande annonce de Anton Tchékov 1890 de René Féret :