Le 18 juin aura lieu la vente aux enchères d’une pièce funéraire égyptienne de la XVIIIe dynastie. Témoin de l’apogée de cette civilisation, sa rareté en fait une pièce de choix.
Il y a plus de 3 400 ans, Ta-nedjem, dont le nom signifie « Le Doux Pays », était inhumé dans la Vallée des Rois. De cet homme, on ne sait pas grand-chose, sinon qu’il était quelqu’un d’important. Aujourd’hui, une pièce de son mobilier funéraire, dans un état de conservation exceptionnel, est en passe d’être vendue aux enchères par la maison Piasa. C’est une première pour un objet de collection de ce type.
Une propriétaire d’exception
La pièce de tissu de 29 sur 21 cm est entourée d’une aura de mystère. Son parcours jusqu’à sa précédente propriétaire reste en effet inconnu. Il a été retrouvé par Henri-Pierre Teissèdre, commissaire-priseur de la maison Piasa, lors de l’inventaire des biens de Jeanne Loviton, décédée en 1996.
Cette dernière était à la fois écrivaine, éditrice et avocate. Elle a entretenu des liaisons avec certains des plus grands auteurs de son temps (Jean Giraudoux, Paul Valéry, Saint-John Perse), tout en écrivant des romans sous le pseudonyme de Jean Voilier. Elle a aussi repris les rênes des éditions Denoël après l’assassinat de leur gérant, qui était aussi son amant.
Un carré de lin qui vaut des milliers
La petite toile funéraire fait partie d’un ensemble de pièces funéraires égyptiennes extrêmement rares. Il n’en existe en effet que 22 au monde, et l’une d’entre elles est d’ailleurs conservée au musée du Louvre. Le seul exemplaire qui ait été retrouvé dans une tombe, en l’état, montre que le carré mortuaire serait à entourer le sarcophage de la momie.
Ces éléments ont en commun la représentation du défunt en position assise, devant une table d’offrandes. À côté, un texte sur deux colonnes protège le défunt dans la vie éternelle. En l’occurrence, il dit : « Offrande de toute chose bonne et pure pour le ka de Ta-nedjem juste de voix ».
Le carré de Ta-nedjem, par la conservation de ses couleurs et sa rareté, saura sans nul doute attirer des collectionneurs du monde entier lors de la vente aux enchères qui se tiendra le 18 juin à Paris.
Mise à jour du 19 juin :
Estimé à 50 000€, le carré a fini par être adjugé à 374 000€. L’acheteur, un collectionneur européen, n’a pas souhaité révéler son identité.
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Crédit photo : AFP / Bertrand Guay
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