Décès suspicieux d’une journaliste anglaise à Istanbul
Jacqueline Sutton, une Britannique de 50 ans, a été retrouvée pendue dans les toilettes de l’aéroport d’Istanbul. D’abord considérée comme un suicide, sa mort semble de plus en plus suspecte aux autorités.
Une histoire d’avion raté
L’histoire se présente d’abord comme un fait-divers : une touriste en escale à Istanbul qui se pend dans les toilettes de l’aéroport après avoir raté son vol pour l’Irak. L’histoire, déjà sordide, prend un tournant plus tragique encore avec les déclarations des autorités turques. La passagère se serait en effet suicidée avec ses lacets parce qu’elle n’aurait pas eu assez d’argent pour prendre un autre avion.
Seulement voilà, la passagère en question s’appelle Jacqueline « Jacky » Sutton et travaillait comme journaliste référente en Irak pour l’Institute for War and Peace Reporting. Parlant 5 langues dont l’arabe, elle menait en parallèle à sa carrière une thèse sur le développement international. Et surtout, son prédécesseur, Ammar Al Shahbander, est décédé il y a 5 mois dans un attentat à la voiture piégée à Bagdad.
Suicide ou meurtre ?
La présence de plus de 2 000€ dans le sac de la journaliste tend à infirmer les premières pistes des autorités. L’employeur de Jacqueline Sutton a par ailleurs déclaré que le fait de devoir repayer des vols manqués était loin d’être une situation inhabituelle. Les proches de la journaliste insistent également sur sa force de caractère, forgée grâce à ses multiples missions en Moyen-Orient.
Pourtant, dans son autobiographie, Jacky Sutton avait révélé avoir souffert du syndrome du stress post-traumatique après avoir été accusée d’espionnage en Afrique et emprisonnée en 1995. Pour l’association Anxiety UK, un suicide ne serait donc pas à exclure : les personnes ayant l’air de contrôler leurs vies ne sont en effet pas à l’abri d’une rechute pouvant les mener au suicide.
Pour l’heure, la mort de Jacqueline Sutton reste donc un mystère, que la poursuite de l’enquête permettra peut-être de soulever.