3 ans de prison ferme pour avoir tué « Babu »
Mohamed Fayed a été condamné à 3 ans de prison ferme pour avoir tué l’Indien Rajinder Singh surnommé « Babu » en le poussant sur les rails du métro en 2011.
« Babu » meurt sous les rails
Le 19 Septembre 2011, l’Indien Rajinder Singh alors âgé de 33 ans et l’Egyptien Mohamed Fayed se rencontrent dans la ligne 7 du métro parisien. Le jeune Egyptien est aujourd’hui accusé de violences volontaires contre Rajinder Singh surnommé « Babu », ayant entraîné sa mort sans intention de la donner.
La première version des faits raconte que « Babu », un grand gaillard d’1m87 et 92 kilos a voulu défendre une femme que Mohamed Fayed harcelait dans la rame. Voulant alors s’expliquer, les deux hommes sortent et règlent leurs comptes. Mohamed pousse Babu qui meurt électrocuté sur les rails. L’Indien est alors considéré comme un héros. Le ministre des Transports Thierry Mariani et son homologue de la culture Frédéric Mitterrand étaient venus sur place lui rendre hommage.
Mais quelques éléments rendent l’affaire suspecte. Tout d’abord, les caméras de surveillance montrent que Babu a porté les premiers coups. Ensuite, les analyses toxicologiques prouvent que l’Indien avait 2.33 grammes d’alcool par litre de sang, de quoi dénaturer son comportement. Le héros descend alors de son piédestal, il passe du statut de « héros » à celui « d’ivrogne ».
De plus, la femme qui aurait été agressée n’a jamais porté plainte et les amis de l’Indien ne sont pas venus défendre son dossier pendant l’audience. De quoi étonner. L’avocat des parties civiles, François des Minières souligne que le verdict « ne retient pas “Babu” comme un héros, pas comme un agresseur, mais comme une victime ordinaire ».
Le verdict tombe
Hier, cinq ans après l’affaire, l’audience a eu lieu à la Cour d’Assise et le verdict est tombé. Mohamed Fayed est condamné à 5 ans de prison dont 3 ans ferme. La famille du défunt n’a aucune envie de vengeance. Elle demande juste 1 euro symbolique et que justice soit faite.
Les avocats de l’accusé ont plaidé la légitime défense expliquant que le garçon avait été impressionné par « Babu » et ses amis qui l’encerclaient. « Je n’ai jamais pensé qu’il allait tomber sur les rails », « le geste est arrivé comme ça, c’est tout » s’est défendu le jeune à la barre. L’avocat général n’a pas pris en compte cette défense, jugeant la « poussée violente en direction des voies» de Mohamed surdimensionnée par rapport aux «petites poussées en direction des murs» venant de l’Indien. Le condamné est impliqué dans une autre affaire pour des violences. Actuellement en maison d’arrêt il nie ces faits.