En Chine, un concours de crémation
Le gouvernement chinois a organisé la semaine dernière un concours de crémation. Plus de 50 employés de crématorium ont participé pour élire le meilleur de leur profession.
Du corps à l’urne
À travers plusieurs épreuves, les participants du tournoi ont dû montrer toute l’étendue de leurs talents en matière de crémation. D’un côté, des compétences techniques telles que la capacité à préparer le crématorium, à recevoir le corps, à récolter les cendres et à gérer l’équipement. De l’autre, une attitude respectueuse dans la façon d’accueillir les familles et de rendre hommage au défunt.
À la fin de l’épreuve, les cendres funéraires devaient être « aussi blanches que l’ivoire et dépourvues d’impuretés ». Les trois gagnants, venant de Pékin et de Nanchang, iront bientôt affronter d’autres spécialistes de leur domaine (infirmiers, interprètes, etc.) pour obtenir une médaille du travail.
Un objectif politique
En sus d’encourager les métiers à vocation, la Chine cherche par ce concours à encourager sa population à avoir recours à la crémation. Comme dans de nombreux pays, les cimetières des grandes villes sont saturés et la crémation est un des moyens les plus efficaces (et les moins chers) de gagner de la place pour les morts. Elle permet aussi au gouvernement de récupérer des terres agricoles qui pourraient être réservées pour des inhumations.
Aujourd’hui, le taux de crémation en Chine dépasse les 50%, pour 10 millions de morts par an (contre 500 000 en France en 2014). La pratique rencontre tout de même encore des résistances, surtout chez les personnes âgée. Ainsi, au mois de mars, une vague de suicides de seniors avait eu lieu en réaction à la future application d’un décret interdisant l’inhumation.
L’autre problème réside dans le manque de main-d’oeuvre. Le rythme intensif (plus de 200 défunts par jour dans certaines villes) et les conditions de travail difficiles (la température atteignant les 50 degrés) découragent les employés potentiels. Le concours arrive donc à point nommé pour redorer le blason d’une profession mal considérée. Vivement la même chez nous !