Val d’Oise : des violences éclatent après la mort suspecte d’Adama Traoré
Adama Traoré est mort suite à son interpellation par les gendarmes, qui parlent d’un « malaise », alors que pour la famille du défunt il a « succombé aux coups ». Des échauffourées ont éclaté.
Adama Traoré meurt subitement
Mardi, Adama Traoré est arrêté par les gendarmes de Beaumont-sur-Oise avec son frère, Baguy Traoré. Ce dernier est accusé d’extorsion de fonds, Adama qui voulait le protéger, est finalement lui aussi amené au poste.
Vers 21h, la police annonce qu’Adama a fait « un malaise » et que les pompiers n’ont rien pu faire pour le sauver. Le jeune garçon de 24 ans est déclaré mort. Cette version des faits est immédiatement contestée par la famille.
Selon la sœur d’Adama : « Les horaires ne correspondent pas du tout à la réalité. A 21 heures, on me dit que mon frère a fait une crise à la gendarmerie. Ma famille se rend à l’hôpital, mon frère n’est pas présent. Ils se rendent à la gendarmerie, ils lui disent que mon frère est là et qu’il va très bien. A 23 heures, ils rappellent ma famille en disant que mon frère est mort. Ils l’ont assassiné ».
Baguy, le frère du défunt affirme que les policiers l’ont tué. Il a témoigné au micro d’Itélé :
#BeaumontSurOise > "Il l'ont coursé, ils l'ont frappé, j'ai vu moi", témoigne le frère de l'homme décédé https://t.co/XUbSuAuNgA
— iTELE (@itele) July 20, 2016
Une enquête pour découvrir les circonstances du décès va être menée par la Section de recherches et l’inspection générale de la gendarmerie.
Violentes tensions dans les villages voisins
Suite à l’annonce de la mort d’Adama, de violentes tensions sont survenues à Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise dans les nuits de mardi à mercredi et de mercredi à jeudi. 200 personnes sont venues manifester, 180 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés pour calmer la foule.
La gendarmerie est sortie et a gazé et matraqué tout le monde sans sommation.
#BeaumontSurOise pic.twitter.com/B5oW6FltKq— Sihame Assbague (@s_assbague) July 20, 2016
En effet, la famille du défunt ainsi que leurs proches et des gens des villages des alentours sont venus montrer leur mécontentement devant la gendarmerie. Personne ne croit en ce « malaise » soudain. De plus, la police a refusé de montrer le corps de la victime à la famille et le Maire ne veut pas prendre le temps de les rencontrer.
Durant ces échauffourées, 15 véhicules ont été incendiés, 35 feux sur la voie publique ont été recensés et neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour « attroupements armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre. » a indiqué Jean-Simon Mérandat, le directeur de cabinet du préfet du Val d’Oise.
Aujourd’hui, les résultats de l’autopsie seront normalement communiqués. Ils calmeront peut-être la tension qui continue de régner à Beaumont-sur-Oise.