Il cherche un oiseau rare pendant 20 ans puis le tue
Marie Dulhoste
Publié le 14 octobre 2015, 14:04
Chris Filardi a passé 20 ans à traquer le martin-chasseur à moustaches, un oiseau rare des îles Salomon. Le mois dernier, il a fini par trouver un spécimen mâle qu’il a photographié avant de le tuer.
La quête de « l’oiseau-fantôme »
Chris Filardi est un biologiste américain qui cherche depuis des années le martin-chasseur à moustaches, un spécimen rare d’oiseau vivant sur l’île Guadalcanal, situé dans l’archipel des îles Salomon (sud-ouest du Pacifique).
L’oiseau est si peu apparu aux humains qu’il est aussi appelé « oiseau-fantôme » ; sa présence est cependant attestée en raison de son cri particulier. C’est d’ailleurs grâce à ce cri que Chris Filardi et son équipe ont pu approcher un mâle et le prendre en photo.
La découverte était exceptionnelle : il s’agit en effet des premières photos prises de l’animal aux couleurs chatoyantes (la version féminine étant, comme souvent chez ces espèces, aux couleurs beaucoup plus sobres).
Après la photo, Chris Filardi a tué l’oiseau, provoquant un tollé au sein de la communauté scientifique.
Une mort justifiable ?
Le chercheur justifie son geste par l’intérêt scientifique que représente la conservation d’un tel spécimen. En effet, si l’oiseau est relativement connu par la population locale, la science occidentale a encore très peu d’informations à son sujet.
Chris Filardi souligne également que la conservation d’un corps entier permet de détecter, entre autres, l’impact de la pollution mais aussi de mieux comprendre la morphologie ou encore la composition du plumage.
Si on peut (éventuellement) comprendre son point de vue, il apparaît que même ses collègues s’opposent à cette prise de position. C’est le cas notamment du Dr Marc Bekoff, professeur en écologie et biologie à l’Université du Colorado, qui souligne qu’il serait temps de réfléchir aux nécessités de la recherche. Pour ce dernier, la biologie devient en effet trop sanglante et le fait de tuer des espèces, quelle qu’en soit la raison, n’a plus lieu d’être.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Source
Crédit photo : R. Moyle
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