Résurgence de « mariages fantômes » en Chine
Un nombre croissant de corps de femmes sont reportés manquants dans la province rurale de Shanxi, en Chine. En cause : la résurgence d’une vieille tradition, celle des mariages fantômes.
Un cadavre pour la bonne fortune
La tradition des « mariages fantômes » s’était établie à l’époque de la Chine médiévale et était particulièrement populaire au cours du Xe siècle. Cette coutume consistait à trouver une partenaire pour des hommes célibataires venant de décéder. Enterrer seul un homme non marié était en effet censé porter malheur à la famille.
Par conséquent, on leur trouvait des « mariées cadavériques » : un squelette de femme maintenu par des fils de fer et habillé pour être ensuite inhumés aux côtés du défunt.
Cette pratique a été interdite à partir de 1949, avec l’avènement de la République populaire de Chine mais la tradition s’est maintenue dans certaines provinces rurales avec l’utilisation de mannequins ou de photos pour représenter la mariée.
Rien ne vaut le naturel
Il semblerait cependant que les familles les plus aisées ne se contentent désormais plus de leurres. Si certaines d’entre elles achètent directement les restes de défuntes auprès de leurs proches, d’autres ont recours à des méthodes plus douteuses. Ce sont en effet plus de trois douzaines de vols de corps qui ont été signalés des trois dernières années dans la province de Shanxi, au nord de la Chine.
Un cadavre « frais » peut valoir jusqu’à 15 000€ mais même les moins fortunés peuvent se payer des noces fantômes. Les corps ayant passé quelques décennies sous terre se vendent pour quelques centaines d’euros. Surfant sur cette mode, des agences matrimoniales ont commencé à proposer leurs services pour aider les parents à se procurer une fiancée décédée pour leurs fils.
Le vol de cadavres et la profanation de tombe peuvent valoir jusqu’à 3 ans de prison en Chine mais il est difficile de trouver les coupables, à moins de vouloir procéder à des exhumations en masse. Les habitants ont donc commencé à faire surveiller leurs cimetières par des gardiens ou des caméras, sans grand succès jusqu’à présent.