Un cimetière international pour les migrants
Le village de Tarsia, dans la région italienne de Calabre, a pour projet la construction d’un cimetière international destiné aux migrants morts en Méditerranée.
Un cimetière international
Le village de Tarsia, dans la région de Calabre située au Sud de l’Italie a un projet bien particulier. Il veut construire un cimetière international pour les migrants qui meurent en mer en tentant de rejoindre l’Europe.
Ce sont Franco Corbelli, le président de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Mouvement pour les droits civils, et Roberto Amerusa, le maire de Tarsia, qui ont eu cette idée. Touchés par les naufrages survenus au Sud de l’Italie ; un au large de Lampedusa où près de 400 personnes ont perdu la vie en 2013 et un autre vers la Sicile en 2015 où 800 personnes ont disparu ; ils ont voulu agir. « Dédier une partie de notre territoire à l’enterrement de ces victimes est simplement un acte d’humanité », explique Roberto Amerusa.
Actuellement, quand les corps ont pu être repêchés, les migrants sont enterrés avec un numéro dans les cimetières du Sud de l’Italie. Lorsque personne n’est venu identifier le défunt, un échantillon d’ADN est prélevé.
« Voir ces cercueils et ces personnes sans noms parce qu’ils ont été enterrés et continuent à être enterrés avec un numéro c’est inhumain. Nous devons leur donner une dignité, au moins dans la mort. Ils ont tous des relations, chacun a une mère, un frère ou une sœur. Si un jour ils veulent venir et déposer des fleurs ou prier, ils iront où ? » s’interroge Franco Corbelli face aux journalistes d’Al Jazeera qui l’ont interrogé.
Pour l’instant, ce cimetière international n’est encore qu’un projet. En effet, pour un hectare, il coûterait 4,3 millions d’euros. Une somme qu’il leur faut encore réunir.
La route de la mort
Depuis 2000, cette route située au centre de la Méditerranée qui permet de rejoindre l’Europe aurait fait 16.777 morts et disparus. Et encore, ce chiffre ne prend en compte que les personnes ayant été retrouvées ou signalées disparues. Le chiffre serait donc en réalité beaucoup plus élevé. BFM a réalisé une carte interactive retraçant tous les naufrages depuis 2000 :
Le projet Migrants files répertorie tous les accidents survenus en Méditerranée à cause de la crise migratoire. Aujourd’hui, le site enregistre 35 000 décès et disparitions depuis 2000. Cette semaine, le 28 mai, 700 personnes venues de Libye auraient disparu au Sud de l’Italie.
Les initiatives pour rendre hommage aux migrants se multiplient. En effet, il y a quelques semaines, l’organisme humanitaire Support to life avait installé au large de la Turquie un cimetière flottant.