Bagdad : l’Etat Islamique frappe de nouveau, 200 morts

Un double attentat revendiqué par l’Etat Islamique est survenu dimanche à Bagdad, en Irak. Le bilan est lourd : 200 morts, 200 blessés.

L’Etat Islamique frappe à Bagdad

Ce week-end, la capitale irakienne, Bagdad, a de nouveau été la cible de l’Etat Islamique. Dimanche, un premier attentat suicide est survenu à Karrada, une quartier populaire chiite et chrétien. Vers minuit (heure locale), un camion réfrigéré piégé a été actionné dans les rues bondées. Chargé d’explosifs, il a touché de nombreuses personnes venues faire leurs courses avant la fête de l’Aïd, qui met fin au ramadan.

Suite à cette explosion, plusieurs bâtiments des alentours ont pris feu entraînant un gigantesque incendie. 200 personnes ont perdu la vie et plus de 200 autres sont blessées dont certains très gravement.

Quelques minutes plus tard, un second attentat est survenu dans le quartier chiite d’Al Chaabdans au nord de la capitale. Cinq personnes sont mortes, 16 ont été blessées suite à l’explosion d’une mine.

L’Irak, une cible directe

L’Irak est principalement peuplée de chiites, une branche de l’islam considérée comme hérétique par l’Etat Islamique. Le pays est donc souvent ciblé par Daesh.

Depuis 2014, l’Etat Islamique s’est emparé de plusieurs grandes villes stratégiques comme Mossoul, qu’elle contrôle toujours, qui est la deuxième plus grande ville du pays. Elles sont petit à petit récupérées par l’Irak. Le 26 juin dernier, l’organisation terroriste a perdu son fief de Fallouja, une ville située à 50 kilomètres de Bagdad. Les troupes pro-gouvernementales, avec l’aide de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, ont récupéré le contrôle de Fallouja après plusieurs semaines d’offensive.

Le 25 juin dernier, des frappes de la coalition sur la ville de Mossoul ont tué deux chefs militaires de l’Etat Islamique. L’attentat de ce week-end est une réponse directe à cet événement.

Malgré cet affaiblissement, L’EI a montré qu’elle pouvait encore frapper violemment. En effet, le 17 mai dernier, la ville de Bagdad avait déjà été prise pour cible. Un double attentat avait fait près de 50 morts et une centaine de blessés.

Réaction des habitants

Colère contre le gouvernement

Alors que les Irakiens vivaient l’attaque la plus meurtrière de l’année, les habitants ont directement accusé leur gouvernement d’être inefficace. En effet, le Premier Ministre, Haider Al-Abadi, qui s’est rendu sur les lieux du drame a vu son convoi ministériel attaqué par des lancers de pierres et de bouteilles. Les Irakiens dénoncent l’incapacité du gouvernement à les protéger. Il existe aujourd’hui des détecteurs d’explosifs et des contrôles réguliers qui ne sont pas efficaces.

Haider Al-Abadi s’est exprimé en annonçant la mise de place de nouvelles mesures de sécurité comme l’interdiction pour les agents de sécurité d’utiliser leur téléphone portable pendant leur service ou l’accélération du déploiement du « dispositif Rapiscan pour la recherche de véhicules. »

Veillée funèbre

Le soir des attentats, les habitants de la capitale ont organisé une veillée funèbre. Les survivants sont venus un à un placer une bougie dans les décombres.

Crédit photo : SABAH ARAR / AFP