Un mariage posthume à 24.000 euros
Le week-end dernier, un père a dépensé 180.000 yuans (soit 24.000 euros) pour le mariage posthume de son fils. Cette pratique appelée « minghun » est très courante en Chine.
Un mariage posthume à 24.000 euros
Il y a quelques semaines, on vous avait parlé de cette étrange tradition chinoise : le « mariage fantôme ». Ce week-end un mariage de ce type a été célébré à Shaanxi, dans le centre de la Chine. Un couple a organisé les noces de leur fils décédé il y a trois ans. C’est un compromis entre deux familles. Celle de la fiancée qui n’avait pas assez d’argent pour offrir des funérailles pour leur fille et qui en a donc gagné en vendant son corps; et celle du fiancé qui ont alors trouvé une défunte.
Pour cela, ils ont dépensé 180.000 yuans soit 24.000 euros et c’était une sacrée affaire: rien n’est trop beau pour leur fiston ! La fiancée, elle aussi décédée peut désormais reposer ad vitam æternam au côté de son mari, qu’elle n’a finalement jamais rencontré.
Pourquoi une telle coutume ?
La raison est simple. En Chine, surtout dans les régions rurales, il est dit qu’une famille sera maudite si l’un d’entre eux meurt célibataire. Le mort viendra les hanter. Faire ces « mariages fantômes » assure donc la tranquillité des proches du défunt.
En plus d’être glauque, cette tradition entraîne de nombreuses dérives. En effet, un marché noir s’est aujourd’hui développé. Des profanations et des pillages de tombes arrivent régulièrement et les corps sont ensuite revendus à des sommes faramineuses : 30.000 euros les 10 cadavres par exemple. “J’espère que les voleurs seront condamnés à mort ou au moins à vingt ans de prison”, avait déclaré la mère d’un homme dont la sépulture a été profanée.
Certains vont même jusqu’à organiser des meurtres pour trouver le mari ou la femme idéal(e) pour leur enfant.
Le mariage post-mortem en France
Le concept du mariage post-mortem existe aussi en France. Il y a cependant une grande différence par rapport à la façon dont il est pratiqué en Chine. En effet, en France, l’un des deux mariés doit toujours être en vie et le corps du défunt n’est pas déterré, contrairement à la tradition chinoise.
De plus, il n’est autorisé que sous certaines conditions. Tout d’abord, une démarche de mariage doit avoir été entamée avant le décès. Ensuite, le Président de la République en personne doit autoriser l’union. Pendant les Guerres mondiales, beaucoup ont été célébrés. Aujourd’hui, la pratique est beaucoup plus rare mais elle est encore utilisée dans certains cas, comme pour cette jeune femme.
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