Décès du politicien Charles Pasqua
Dinosaure de la politique, Charles Pasqua est mort lundi 29 juin des suites de troubles cardiaques. Ancien Ministre de l’Intérieur, il aura marqué le paysage de la Ve République par ses engagements et sa fidélité à l’héritage gaulliste.
50 ans de politique
Charles Pasqua est né en 1927 à Grasse et à 15 ans, il rentre dans la Résistance sous le nom de « Prairie ». Dès lors, influencé par les valeurs gaullistes, il sera toujours attaché à la défense de la République. Après des études de droit, c’est donc naturellement qu’il rejoint le Rassemblement du Peuple Français, créé par de Gaulle. 5 ans plus tard, il entre chez Ricard comme inspecteur des ventes. En 15 ans, il parvient à atteindre la position de bras-droit du directeur.
Il choisit en 1958 de se consacrer pleinement à la politique : il devient dès lors député des Hauts-de-Seine, puis sénateur et enfin président du conseil général. En parallèle, il devient un proche conseiller de Jacques Chirac et prend part à la fondation du Rassemblement pour la France (RPR). En 1981, il est président du groupe au Sénat, puis devient Ministre de l’Intérieur de 1986 à 1988, lors du premier gouvernement de cohabitation.
Il sera de nouveau à ce poste de 1993 à 1995, et prend en charge la réforme du code de la nationalité française, qui va porter son nom. Par la suite, de 1999 à 2004, Charles Pasqua entre au Parlement européen en tant que député et président du groupe eurosceptique Union pour l’Europe des nations.
Une carrière marquée par les démélés judiciaires
La parcours politique de Charles Pasqua est entaché par des accusations d’implication dans un certain nombre d’affaires dans les années 2000. Il est relaxé pour la majeure partie d’entre elles, et ne sera condamné que deux fois. La première, pour l’affaire de la Sofremi : il est condamné à un an de prison avec sursis. Quant à la seconde, il s’agissait de l’affaire de la fondation Hamon. Condamné à deux ans avec sursis, Charles Pasqua n’aura cependant pas le temps d’effectuer sa peine. Ayant fait appel, il est décédé avant que le jugement définitif ne soit établi.
Retiré de la politique depuis 2011, il décède lundi 29 juin 2015 de complications cardiaques à l’hôpital Foch de Suresnes. Il laisse derrière lui ses héritiers politiques, les « Pasqua boys », des déclarations percutantes (« il faut terroriser les terroristes) et une fac qui porte son nom à la Défense.