Des funérailles grandioses pour un parrain de la mafia italienne
Vittorio Casamonica, parrain de la mafia décédé à 65 ans d’un cancer, a bénéficié d’un enterrement en grande pompe funèbre : carrosse de luxe, rolls royce et hélicoptère étaient au rendez-vous …
Le Roi est mort !
Pour son enterrement, Vittorio Casamonica, chef d’un clan mafieux à Rome, n’a pas fait les choses à moitié. Décédé à 65 ans d’un cancer, il s’est planifié des funérailles dignes d’un roi.
Au programme : carrosse princier tiré par six chevaux noirs, cortège en voiture de luxe et hélicoptère pour disperser une pluie de roses (tant qu’à faire). Le tout accompagné d’une fanfare jouant la musique du film Le Parrain, histoire d’annoncer la couleur pour ceux qui n’auraient pas suivi.
Le défunt et sa famille ne se sont pas contentés d’un défilé grandiose : ils en ont aussi profité pour redécorer l’église San Giovanni Bosco, où avaient lieu les funérailles. Une bannière de 3 mètres de large représentant le patriarche affichait ainsi les mentions « Roi de Rome » et « Après avoir conquis Rome, tu vas conquérir le paradis ».
Après la cérémonie, c’est un enregistrement de la chanson My Way de Paul Anka, interprétée par Vittorio Casamonica lui-même (modeste on vous dit) qui a été diffusé pour accompagner la sortie du cercueil.
Extrait des funérailles :
Quand la mafia se dévoile
Les obsèques, si elles ont su charmer le public par leur faste, ont grandement déplu aux autorités romaines. Les représailles n’ont d’ailleurs pas tardé à tomber : le pilote de l’hélicoptère s’est d’ores et déjà vu retirer sa licence au motif qu’il s’agissait d’une zone interdite de survol. Pour le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, et le maire de Rome, Ignazio Marino, il s’agit d’un moyen pour la mafia italienne de se faire connaître et de s’exhiber.
La famille Casamonica est en effet sous le coup de plusieurs chefs d’accusation. Vittorio Casamonica lui-même a été arrêté plusieurs fois pour fraude, extorsion et trafic de drogue, même s’il n’a jamais été condamné. Le 5 novembre prochain doit d’ailleurs s’ouvrir un procès impliquant une soixantaine de mafieux romains, dont des membres du clan du défunt.
Pour le préfet de Rome, l’ampleur de l’événement résulte d’une « faille du système ». Pour les ministres, il s’agit surtout d’une mise en avant du pouvoir de la mafia et d’un message envoyé aussi bien aux autorités qu’aux rivaux de la famille Casamonica. Devant cet étalage de kitsch, pas de doute qu’il ait été bien perçu …