Le crématorium n’était qu’un canular
« Adrien Dupuis » a contacté le 25 mai dernier la branche pornicaise de Ouest-France pour les informer de la construction d’un crématorium au centre de la station balnéaire. Problème : le scoop ne serait en fait qu’un canular.
Un nouveau crématorium ?
La construction d’un nouveau crématorium n’est pas chose courante. Elle répond à des normes strictes, en raison des exigences liées au respect de l’environnement et de la population. On compte déjà plusieurs établissements de ce type dans le département de la Loire-Atlantique, à Saint-Nazaire et à Nantes. L’information, communiquée par une personne se disant stagiaire de la Fédération Française de Crémation avait donc de quoi surprendre.
Le mystérieux informateur, qui signe son mail sous le nom d’Adrien Dupuis, va jusqu’à donner une adresse pour l’emplacement du futur crématorium : celle d’un ancien bar de Pornic appelé L’1pass.
Une enquête dans l’impasse
Pour justifier la construction d’un crématorium en plein centre de la ville, « Adrien Dupuis » parle d’un projet « pilote » visant à établir un « plan de gestion du patrimoine mortuaire » dans le département. La raison du choix de Pornic ? Un « sureffectif des cimetières » qui ne parviennent plus à répondre aux besoins en matière d’inhumation.
Pourtant, ni le maire, ni la communauté de communes, ni le propriétaire du bar n’ont eu vent d’une telle initiative. De même, la Fédération déclare n’avoir jamais eu de stagiaire au nom d’Adrien Dupuis.
Quant à la société Atome Funéraire, censée gérer le futur établissement, il s’agit d’une agence de pompes funèbres située à … Montpellier.
Il n’a dès lors pas été difficile aux correspondants de Ouest France de démontrer que l’affaire n’était qu’un canular monté de toutes pièces. Cependant, la question reste entière sur les objectifs d’une telle mise en scène : outre le sujet peu glamour qu’est la construction d’un crématorium, le manque de crédibilité des informations données les rendaient peu susceptibles de résister à l’enquête des journalistes.
Pour autant, le seul qui pourrait donner sa réponse à ce sujet reste sourd aux sollicitations de Ouest-France : Adrien Dupuis aurait-il trop joué avec le feu ?