Elizabeth Meyer et les funérailles des très (très) riches
Elizabeth Meyer a travaillé 5 ans pour les pompes funèbres Franck E. Campbell à New York, spécialisées dans les funérailles de célébrités. Dans son livre Good Mourning, elle relate quelques anecdotes savoureuses de son passage dans cet établissement.
Un parcours inhabituel
Elizabeth Meyer appartient à la (très) haute société new-yorkaise : son père était un avocat spécialisé dans le droit du spectacle et bénéficiait d’un réseau mondain d’importance. Elizabeth passe sa scolarité à Trinity (à 45 000 $ l’année) puis entre à l’université, lorsque son père décède après 5 ans de maladie.
Extrêmement proche du défunt, la jeune femme décide de prendre en charge ses funérailles. Elle se rend compte du manque d’informations relatif à ce secteur après avoir acheté à prix d’or un magnifique cercueil… alors que son père est crématisé.
Très touchée par son deuil, elle devient obsédée à l’idée de travailler chez Campbell, à la grande horreur de sa mère, qui la voyait bien mieux travailler dans la mode. Après un job dans les relations publiques et du bénévolat en Afrique du Sud, elle finit pas postuler dans l’agence de pompes funèbres.
Ses connaissances en matière mondaine et son réseau lui permettent d’intégrer l’équipe, alors même que Elizabeth n’a jamais vu de corps non embaumé de sa vie.
Elle se présente lors de son premier jour avec des chaussures Gucci à 600 $. Celles-ci sont rapidement ruinées lorsque Elizabeth transporte son premier corps et que ce dernier sécrète des fluides sur ses vêtements de créateur.
Elle découvre de la manière forte le processus de décomposition, ce qui ne la décourage pas pour autant (même si elle a failli vomir à cette occasion). Elle aura passé 5 ans au total dans l’agence, suffisamment de quoi amasser un certain nombre d’anecdotes sur sa clientèle richissime et ses demandes hors-normes.
Des funérailles à 6 chiffres
Les pompes funèbres Franck E. Campbell sont spécialisées dans l’enterrement de personnes célèbres et de membres de la jet-set. Ils ont notamment pris en charge les obsèques de Rudolph Valentino, John Lennon ou encore Heath Ledger.
Il n’est donc pas rare que les montants de tels événements soient extrêmement élevés, et atteignent des centaines de milliers de dollars, en fleurs… ou en divertissements annexes.
Dans son livre Good Mourning, Elizabeth Meyer raconte notamment que les invités d’une veillée funèbre sortaient le nez rouge de la salle de bain. La famille s’étant auparavant renseigné pour savoir si ladite pièce avait des comptoirs en marbre, il n’a pas fallu beaucoup d’indices à la jeune femme pour qu’elle comprenne que ce n’était pas le chagrin qui les poussaient à s’y enfermer.
Elizabeth Meyer devient rapidement très douée dans son job, elle obtient une promotion et est souvent envoyée gérer des cas difficiles. Elle a par exemple passé une nuit à l’aéroport Charles-de-Gaulle pour retrouver le corps d’un ambassadeur, perdu lors de son transfert entre New-York et l’Afrique.
Son excellente connaissance du milieu mondain, contrairement à ses collègues, issus de milieux moins favorisés, lui est d’une grande aide pour son travail. Elle finit cependant par quitter l’entreprise au bout de 5 ans, en raison de rumeurs infondées lui imputant une liaison avec son patron.
Depuis, Elizabeth a créé sa propre entreprise funéraire et s’attache à une vision plus transparente des obsèques. Elle tient notamment à ce que les gens sachant qu’il est possible d’acheter un cercueil ailleurs que dans la pompe funèbre chargée de l’enterrement, que la crémation est une pratique en hausse et bien plus abordable, etc.
Comme sa consoeur Caitlin Doughty, elle conseille fortement à sa clientèle potentielle de prévoir à l’avance ses dernières volontés, pour épargner ses proches. Comme elle le dit elle-même, s’il est possible d’avoir plusieurs mariages, on n’a droit qu’à un seul enterrement… alors autant ne pas le rater.