Grève des croque-morts à Naples
Depuis le 1er janvier, les fossoyeurs napolitains sont en grève pour protester contre la privatisation des services funéraires. Les chambres funéraires sont désormais au bord de la saturation.
Coup bas de la mairie ?
Depuis des années, les fossoyeurs de Naples ont travaillé pour la mairie de la ville d’abord à titre officieux, puis via une coopérative créée pour l’occasion.
En tout, 40 employés veillent au bon déroulement des obsèques dans le cimetière de Poggioreale, un des plus grands d’Europe. La mairie n’emploie quant à elle que 6 fonctionnaires, qui sont en sous-effectif depuis que leurs collègues ont décidé de faire grève.
Le 24 décembre, la mairie a en effet publié un appel d’offre pour confier les travaux du cimetière à d’autres entreprises. Les fossoyeurs n’ayant aucune certitude de bénéficier d’un contrat avec la société qui remportera la proposition, ils ont décidé de suspendre les cérémonies pour exprimer leurs inquiétudes.
Ou punition bien méritée ?
La décision de la mairie, qui semble injuste au premier abord, semble en fait être une tentative de lutte contre la corruption des fossoyeurs. Cela fait en effet plusieurs mois que le cimetière de Poggioreale est impliqué dans des histoires de vols et de pots-de-vin. Remettre la gestion des lieux à une entreprise privée serait de fait un moyen de limiter les scandales.
En attendant, cette décision a un impact sur tout la ville : la grève paralyse toutes les démarches funéraires, et ce sont déjà plus de 30 défunts qui reposent depuis une semaine en chambre froide. D’ici 2 ou 3 jours, les chambres funéraires napolitaines ne pourront plus accueillir les corps et la crise atteindra alors un seuil critique.
Face à la détermination des fossoyeurs, il ne semble pas bon de mourir à Naples en ce moment, à moins, bien sûr, que vous n’ayez des relations…