La mode a perdu sa mamie
Marie-Louise Carven, de son vrai nom Carmen de Tommaso, est décédée le lundi 8 juin, à l’âge de 105 ans. Cette doyenne de la mode était à l’origine de la maison de couture Carven.
La mode de l’après-guerre
C’est en mai 1945, dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que Carmen de Tommaso se lance dans la couture en fondant sa propre entreprise. Elle se montre comme un symbole de la Haute-couture et du chic insouciant de l’après-guerre. Ses créations avaient pour particularité d’être faites pour les femmes de petites tailles, comme elle, du haut de ses 1m55. L’un de ses premiers modèles, une robe d’été décolletée à la taille de guêpe aux fines rayures vertes et blanches, rencontre très vite le succès et fait de ces couleurs la marque de fabrique de la maison.
Mme Carven continue à croitre en popularité, notamment avec des clientes comme Michèle Morgan ou encore Edith Piaf. En 1946, elle sort également le parfum « Ma Griffe » qui, lui aussi, est un succès.
« La plus petite des grands couturiers »
Elle le disait elle-même : « Si j’avais été une grande et belle fille, je n’aurais jamais créé ma maison de couture ! » En effet, c’est en s’armant d’une aiguille et de patience que l’ex-créatrice de mode est devenue autodidacte, cherchant à créer des robes pensées pour elle et qu’elle pourrait porter, contrairement aux tendances de l’époque pleines de fioritures qui alourdissaient inutilement les silhouettes. Ce sont finalement ces amies, impressionnées par son travail, qui l’ont encouragée à ouvrir sa maison de couture aux Champs-Élysées.
En novembre 2010, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand lui remettait le titre de commandeur de la Légion d’honneur et du mérite.
Carven, aujourd’hui
Marie-Louise Carven a continué à créer jusqu’à 84 ans, en 1993. Aujourd’hui, la maison est dirigée par Henri Sebaoun, celui qui, pendant des années, a conçu les costumes masculins de la marque, et s’est plus largement tournée vers le prêt-à-porter, virage déjà amorcé dès les années 50 (alors que la maison produisait déjà plus de 18000 pièces coutures par an).