En Chine, les chauffards achèvent les piétons
Il ne fait pas bon être piéton en Chine. En cas d’accident, les conducteurs préfèrent en effet achever ceux qu’ils renversent plutôt que de leur venir en aide.
Une succession de tragédies
En avril dernier, une conductrice de la province de Guangdong roulant sans permis a renversé une enfant de 2 ans sous les yeux de sa grand-mère. La femme au volant a ensuite roulé deux fois de suite sur la petite fille avant de sortir de la voiture. Elle a alors proposé à la grand-mère de garder le silence sur l’incident en échange d’argent.
L’événement, loin d’être exceptionnel, se fait au contraire de plus en plus courant, au point que les Chinois ont désormais une expression pour cette pratique : « Il vaut mieux toucher pour tuer que toucher et blesser ».
Des meurtres pragmatiques…
Ces meurtres de sang-froid répondent à une vision très pragmatique de la loi chinoise : il coûte en effet bien plus cher de prendre en charge les soins d’une personne que son enterrement.
La compensation pour les familles des victimes en cas de décès s’élève en moyenne à 35 000€. En revanche, si la personne renversée garde des séquelles de l’accident, cela coûtera de l’argent au chauffard tant qu’il sera en vie.
… aux peines bien légères
L’argent n’est pas la seule motivation des mauvais conducteurs : la légèreté des poursuites judiciaires joue aussi sur leurs décisions radicales. Depuis 2008, une successions de procès ont eu lieu concernant des chauffards ayant roulé à plusieurs reprises sur des piétons, jusqu’à ce que mort s’ensuive, puis prétendant avoir confondu les victimes avec des débris de carton ou des sacs poubelle.
La multiplication des caméras de surveillance en Chine permet d’avoir des idées assez précises des déroulés de ces drames. Pourtant, même en cas de preuve par l’image, la plupart des chauffards prennent des peines allégées, pour « négligence ». Dans un des cas les plus terribles, le chauffeur d’un camion a fait marche arrière sur un petit garçon qui avait juste été étourdi par le choc et se relevait. La police a alors déclaré que l’enfant n’avait jamais été touché par le camion, malgré de multiples témoignages attestant du contraire.
Heureusement, tous les conducteurs ne s’en sortent pas aussi facilement et la législation chinoise se durcit pour tenter d’endiguer cette vague d’actes criminels. Cependant, la prochaine fois que vous irez vous promener en Chine, prenez un taxi, c’est plus sûr…